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Décrire un oiseau avec précision (en travaux !)
Goéland argenté, ©
Xavier Rufray 2006
Qu'est-ce qu'une bonne description ?
C'est d'abord une description qui permet d'identifier une espèce (ou une sous-espèce) à l'exclusion de toutes les autres. Cette description n'a pas besoin de faire une page. Il faut s'efforcer de décrire avec précision ce qu'on a vu. C'est pour cela qu'il est toujours plus efficace de rédiger la description
le plus tôt possible après l’observation, avant le recours aux guides d'identification. Lorsqu'on
ne peut pas prendre de photographies, il est intéressant d'esquisser un
croquis sur le vif, même très sommaire, pour fixer ce qu'on a vu.
Utiliser un langage
précis et sans ambiguïtés, c'est avoir recours aux termes techniques
appropriés
: le dessous d’un oiseau n’est pas son corps, le corps
n’est pas le ventre, le ventre n’est pas la
poitrine, le manteau n'est pas les scapulaires... Des schémas annotés présentant en détail
l'anatomie externe d’un oiseau
figurent au début ou à la fin de tout bon guide de
terrain. Il est important de s'y référer lorsqu'on début.
Que regarder ?
C'est
LA grande question. L'identification des oiseaux requiert souvent une
connaissance préalable des critères à observer. En clair, il est
souvent difficile d'identifier un oiseau lorsqu'on ne sait pas quelles
parties de son plumage ou de ses parties nues sont à scruter en
priorité. Les choses se compliquent bien sûr lorsque l'oiseau n'est vu
que brièvement. L'observateur n'a alors très souvent que quelques
secondes pour concentrer son attention sur les deux ou trois critères
qui l'intéresse. Il est souvent illusoire de penser identifier du
premier coup une espèce qu'on a jamais vue pour ces mêmes raisons.
Quelles sont (quand même) les différentes rubriques à renseigner ?
- Il peut être intéressant de préciser rapidement les
conditions et les circonstances de l’observation :
- localisation affinée
de l’oiseau (situation dans le paysage),
- présence d’autres
oiseaux d’espèces différentes pouvant éventuellement servir de comparaison.
- 1ère
impression (aspect global).
- 1ère
classification rapide (comparaison avec une espèce connue, « oiseau type [FAMILLE/GENRE] »).
- Caractéristiques
physiques :
- Taille (comparer
avec d’autres espèces bien connues et si possible présentes à proximité),
- Silhouette,
corpulence, allure (le jizz pour les anglomanes),
- Plumage :
- Tête (nuque, calotte, etc),
- Dessus (manteau,
scapulaires, dos, croupion, etc),
- Ailes (petites, moyennes et grandes couvertures, rémiges primaires, secondaires et tertiaires, etc),
- Dessous (poitrine,
ventre, bas-ventre, culottes, etc),
- Queue
(sous-caudales, rectrices centrales, internes/externes, etc).
- Parties nues :
- Œil (iris, pupille,
cercle orbital, etc),
- Bec (culmen, gonys,
mandibule inférieure/supérieure, etc),
- Pattes (tarses,
doigts, palmures, etc).
- Comportement
- Voix : ces
dernières années, les connaissances en matière d'identification sonore
ont considérablement progressé. Le mieux est de comparer ce qu'on a
entendu avec les
manifestations vocales d'espèces connues et de se
référer aux nombreux CDs audio disponibles ; il est utile de se familiariser avec la terminologie
employée en matière de description sonore (en comparant celle utilisée dans les guides de terrain).
Une bonne méthode consiste également à commenter sa description
au fur et à
mesure, en mentionnant explicitement les critères
jugés décisifs. Par exemple, dans le cas d'un oiseau du
genre Gravelot, on peut noter :
- cercle de peau nue autour de l’oeil/cercle orbital jaune (typique
du Petit Gravelot),
- absence de barre alaire nette (élimine le Grand Gravelot).